LE RESPECT

Le respect est une notion qui nous amène à réfléchir sur l’essence même de la vie. Il y a trois axes majeurs pour aborder le respect : en tout premier lieu le respect de soi, puis le respect de l’autre et le respect de notre environnement.

Le respect de soi porte la réflexion de « qui je suis » et « qu’est-ce que je veux faire », de « comment je le fais » et « par quels moyens j’aboutis à mes fins ». Pour commencer à se respecter, il faut d’abord respecter son corps car le corps est notre premier véhicule. Sans le véhicule nous n’allons nulle part ; je dirais même que notre corps est notre premier temple, celui qui garde notre essence et lui permet de s’exprimer dans la matière. Si nous nous ne respectons pas ce corps, les difficultés à se déplacer, à évoluer seront marquées et les embûches, qu’elles soient mentales ou physiques, seront autant de freins à notre évolution. Pour respecter son corps, la base est le mode d’alimentation ; il ne faut pas se leurrer, si nous ne nous alimentons pas correctement, notre corps ne fonctionnera pas correctement. Nous connaissons tous les principes de la diététique, nous savons ce qu’il est bon ou pas de manger, alors nous allons aborder l’alimentation sous un axe un petit peu plus subtil. Il faut bien intégrer que ce que je donne à mon corps, tout ce que j’intègre dans ce temple, va être assimilé, donc il va y avoir forcément des réactions de causes à effets. En effet, ce que je mange se traduira sur mon état de santé, dans ce que je crée, ce que je dégage… Pour s’alimenter correctement, il faut de prime abord avoir conscience de ce que je mange, de la nature, de la provenance, de la façon dont cela a été cultivé, élevé et de le manger en conscience.En effet, tout ce que nous mangeons, buvons et ingérons transmute dans notre matière. Au-delà de la matière que nous mangeons, nous évoquons, là, la vibration même et la mémoire de cette matière : il va donc de soi que si les légumes ou les animaux que nous mangeons ont été mal cultivés ou mal élevés, nous répercuterons cet état dans notre organisme. C’est d’autant plus vrai s’agissant des animaux, leur viande est chargée de leur mémoire cellulaire. Imaginez ce que la fusion de cette mémoire cellulaire avec votre corps peut faire lorsque ces animaux ont été maltraités, qu’ils ont été mal nourris, qu’ils ont été bourrés d’hormones, d’antibiotiques et autres… Ainsi, prendre soin de son corps commence par l’alimentation, mais pas seulement ! Il y a aussi l’hygiène de vie, globalement l’exercice physique, la méditation et les échanges avec les autres. Prendre soin de son temple nous amène à une discipline de l’Être que nous sommes et que nous allons devenir. Se respecter c’est aussi écouter sa voix intérieure et c’est aussi agir,néanmoins ni par égoïsme ni par sacrifice. Si dans les actes quotidiens vous agissez à l’encontre de ce que vous dit votre voix intérieure, forcément vous ne vous rendez pas service et ne rendrez pas service à l’autre. De fait, vous allez vivre dans la soumission, la culpabilité, parce que certains n’ont pas respecté leurs engagements envers vous, parce que d’autres ne vous ont pas écouté(e) et que vous le gardez pour vous ; vous vous débrouillez pour faire en sorte que tout se passe pour le mieux, sans vagues, sans remous, et vous ne vous respectez pas ; et, bien entendu, vous ne respectez pas l’autre. Si vous exprimiez votre ressenti, peut-être que ça cela ferait écho chez cette personne et lui permettrait d’évoluer dans le sens du respect de soi et l’aiderait à prendre conscience de la dimension de ses actes à votre égard ; ainsi la nature de vos rapports pourrait alors s’assainir et le respect mutuel s’installer. Si la personne en face ne réagit pas pas à cet écho, peut-être que c’est la mauvaise personne, que son rapport avec vous n’est pas juste, tout simplement. Alors acceptez cet état de fait, et mettez la distance nécessaire pour vous respecter. Le respect de soi, ce n’est pas s’affirmer en tapant du poing sur la table, c’est simplement s’autoriser à exprimer ce qui n’est pas en cohérence avec soi-même. Le respect de soi, c’est bien évidemment aussi de m’autoriser à être qui je suis, même si cela n’est pas dans les repères de la culture, de la religion, de la famille, c’est m’autoriser à être authentique, à pouvoir me déployer sans perdre de temps et sans me laisser polluer par les dogmes et autres repères déviés et déviants.

Nous allons maintenant évoquer le respect de l’autre. A priori, si je me respecte, j’ai fait un gros travail sur moi et respecter l’autre deviendra alors une simple formalité… Respecter l’autre ne signifie pas essayer de le dévier de quoi que ce soit, mais simplement de l’écouter et d’avoir la conscience de sa parole, car la parole peut-être à la fois salvatrice et destructrice. Respecter l’autre implique de tenir ses engagements vis-à-vis de lui et de respecter ce qui est important pour lui, même si nous ne le partageons pas forcément… Cela n’empêche pas le dialogue et la discussion. Respecter l’autre amène à respecter sa culture et ses traditions. Pourquoi croyez-vous que nous ayons perdu toute culture ancestrale ? Eh bien simplement parce que chacun a voulu imposer la sienne sans respecter celle de l’autre…. Il est là le résultat : il n’y a plus de culture ancestrale pure… Les repères ne sont plus et nous avons tout à réinventer ! En fait, nous en sommes là aujourd’hui faute de respect du territoire de l’autre. Ainsi, pour respecter l’autre, peu importe que l’on soit d’accord ou pas, que nous validions ou pas ce qui est mis en place ; lorsque nous entrons dans son domaine, dans son intimité, dans sa sphère, nous devons observer et accueillir et non juger. Un exemple très banal : dans certains temples, enlever ses chaussures est une marque de respect et dans d’autres les enlever est une offense ! Peu importe ce qu’il y a derrière, et si vous voulez rentrer dans ce temple, soumettez-vous par respect à ces règles, sinon abstenez-vous. Respecter l’autre appelle aussi une vigilance face à notre parole, à nos engagements et donc à parler en conscience et en réflexion. Cela va nous amener à savoir écouter, intégrer le besoin de l’autre, pas à le combler mais plutôt à l’aider peut-être à trouver son chemin pour y parvenir. Le respect de l’autre va nous permettre, enfin, de nous installer dans le respect de nous-même, car il va venir nous nourrir et nous permettre de nous déployer avec beaucoup plus de légèreté.

Le dernier axe que je voulais aborder est le respect de notre Terre : la conscience que cette terre nourricière est inépuisable à condition que nous la respections. Cependant, nous en sommes bien loin aujourd’hui… c’est bien pour cela qu’il y a une nouvelle conscience universelle qui s’éveille. Il y a urgence et ce n’est pas en maintenant nos anciens schémas, nos anciens repères, qui ont été complètement déviés, que nous allons y parvenir. Il faut repenser ce respect par rapport à cette Terre, savoir avec justesse ce qu’on peut consommer ou ce qu’on ne peut pas. Il est d’une évidence tellement extrême que, si nous ne respectons pas la Terre, ce sera la fin de cette humanité. Nous savons par exemple que l’élevage intensif est une catastrophe qui détruit les forêts, qui sont le poumon de notre Terre, pour cultiver du soja ou d’autres céréales afin d’alimenter les animaux d’élevage que nous mangeons ; alors est-ce que cela veut dire qu’il ne faut plus consommer d’animaux ? Chacun fait son choix, mais au moins ayons la conscience de ce que nous générons quand nous achetons de la viande ou du poisson industriel. Avoir cette conscience peut, peut-être, nous amener à consommer différemment ces animaux, à savoir que lorsqu’ils ont été élevés ou chassés dans les règles de respect ; quand je dis chasser ce sont des sauvages bien sûr, pas des animaux qui ont été élevés en cages qui sont lâchés pour faire plaisir aux chasseurs… Respecter notre environnement, c’est aussi consommer seulement ce dont nous avons réellement besoin et en conscience de l’impact que cela peut avoir sur notre Terre. L’exemple de l’eau si cruciale à notre vie, et dont nous n’avons pas la conscience de la chance que nous avons de l’avoir à notre robinet, est très éloquent. Lorsque je me douche pendant très longtemps ou que je prends un bain pendant un quart d’heure dans tant de litres d’eau, il faut être conscient que ces litres d’eau finiront par manquer un jour si nous ne respectons pas leur valeur. Il en va de même pour les voyages. Bien sûr, il n’est pas question de ne pas voyager, mais il est nécessaire de réfléchir au fait de favoriser des voyages low cost lorsque nous partons pour un week-end faire des milliers de kilomètres parce que cela ne coûte pas cher… juste pour quelques jours de plaisir… Je crois qu’il faut commencer à réfléchir à l’impact que nous avons sur la couche d’ozone lorsque nous agissons de la sorte. Lorsque le soleil nous brûlera, il sera trop tard, mais au moins nous aurons bien voyagé ! Je vous taquine, mais vous l’aurez compris, il en va de même pour tout ce que nous consommons : les vêtements, les matières plastiques, etc. Tout ce que nous achetons, nous devons le faire en conscience. Il n’est pas question encore une fois de ne plus rien consommer, mais arrêtez la surconsommation, consommez vraiment ce dont vous avez besoin et là vous commencerez peut-être à respecter un peu ce monde et à entrevoir la nouvelle humanité que nous sommes en train de construire. Cette future conscience universelle est alimentée par tout ce que nous conscientisons aujourd’hui et se révélera demain. Nous sommes responsables de tout et nous ne sommes pas des victimes : tous nos actes, tous nos gestes, toutes nos pensées amènent au respect ou pas ; et ce qui fait la solidité d’une plage, ce sont les milliards de grains de sable ! Nous sommes plusieurs milliards, chaque grain de sable est important, portons-nous, respectons les autres, respectons notre environnement et nous créerons vraiment ce monde meilleur dont on parle beaucoup mais pour lequel nous faisons assez peu ! Insuffler ce nouveau monde ne se fera certainement pas en respectant à la lettre les traditions et tous les repères qui ont été déviés et qui sont devenus nos références, mais en les filtrant ces connaissances qu’il nous reste et en les sublimant. En écartant ce qui est bon de ce qui est mauvais, et en l’appliquant, nous en utiliserons la substantifique moelle. C’est en nous centrant et en nous écoutant que nous commencerons à intégrer le respect.

C’est pour cette raison que j’ai commencé par le respect de soi, car sans notre respect profond, notre intérieur, ne parlera pas de la bonne façon, et nous ne pourrons ni respecter les autres ni l’environnement et notre mission sera bien amoindrie ; nous serons dans l’autodestruction au détriment de la conscience universelle et donc de l’humanité. Ainsi, respectez-vous vous-même et vous verrez que ce sera plus facile d’alimenter de tout cet amour votre environnement. Lorsque vous vous respectez, tout ce qui est autour de vous suit le mouvement et le monde redevient Amour dans sa globalité.

Ainsi, la nouvelle humanité sera Amour. Alors, aimez-vous !

En finalisant ce texte, je me disais que je ne voyais pas quelle citation je pourrai y insérer et voilà ! L’abondance fait que je reçois un sms d’une sœur d’Âme avec ces quelques lignes de Marguerite Yourcenar que je ne peux que vous partager : « Corps, mon vieux compagnon, nous périrons ensemble, comment ne pas t ‘aimer, forme à qui je ressemble, puisque c’est dans tes bras que j’étreins l’Univers ? »