En m’asseyant pour écrire, je me suis dit qu’accompagner la réflexion de musique serait pas mal. J’ai spontanément choisi le chant des Om.  La vibration est là, arrivée comme une évidence avec sa puissance et sa paix. La parole en tant que vibration, en tant qu’énergie qui devient créatrice ou destructrice. Elle traduit les pensées, l’état d’esprit, les émotions de celui qui parle, transporte une intention mise en mots, elle est échange. Née du silence originel, elle crée toute chose en les nommant, elle amène la dualité.

Parfois les mots rejoignent bien l’état de celui qui parle, parfois pas et c’est la dissonance. La parole n’existe pas seule, elle existe avec tout le corps, avec l’environnement dans une dimension infra-verbale. Elle est cohérence entre le corps et l’esprit, traduit un alignement qui lui donne son impact, sa puissance.

Et puis, il y a l’oreille de celui qui la reçoit. Présence, absence, dans quelle disposition la parole est-elle reçue ?  Quelle expérience de vie, croyance, quel état émotionnel du moment ? Qu’est ce qui est véritablement compris ? Quelle réponse ?

En tant qu’énergie, la parole peut nuire ou construire. Elle nuit quand elle veut toute la place, juge, ment, manipule, pose des imprécations ou simplement quand elle existe au lieu du silence. Elle nuit sur le coup, elle nuit de génération en génération, pour longtemps.

Elle construit quand elle est opportune, sème les graines de la compréhension, potentialise, quand elle est confiance, s’adapte à ce que l’autre peut entendre, nuance, quand elle n’est pas tentative de contrôle, ne veut pas avoir raison. Elle élabore, permet la transformation, la guérison.

Longtemps parler m’a été difficile. Et puis, finalement, de la même façon que j’avais appris à parler enfant, j’ai appris à parler une seconde fois dans un apprentissage qui se peaufine au fil de mon évolution avec du trop ou pas assez. La parole en tant qu’apprentie sage, aussi importante pour moi que l’écoute et le silence… et l’écoute les Om pour revenir à l’unité.