L’humilité est une qualité qui nous amène à faire toute chose en parfaite adéquation avec nous-même et en parfaite harmonie avec l’Univers au point que cela paraisse tout à fait normal, naturel, sans prétention, sans orgueil et sans fausse pudeur. L’humilité révèle la simplicité de l’Être, cette forme de vie qui nous permet d’exprimer notre valeur sans dualité, dans l’unité intérieure.

Vigilance, toutefois, vis-à-vis de la fausse modestie, cette expression de l’orgueil vantant notre humilité… Un comble, non ?

L’humilité, vecteur idéal de l’égalité dans le rapport humain, permet de déployer l’ouverture du cœur sans aucune prétention. Cette faculté nous aide à établir une communication aux autres avec une telle ferveur qu’elle ne peut être que pure. Elle dévoile ainsi cette limpidité d’un for intérieur simple et efficient libre de toute arrière-pensée et de toute ambivalence.

Il n’est pas aisé d’être humble, et de capter chez nos semblables la réalité, d’avoir le discernement qui nous éviterait, comme le dirait un de nos grands compositeurs, « de confondre la lumière d’une étoile et celle d’un réverbère ». L’humilité engendre ainsi la clairvoyance, cette faculté de lire, de comprendre et de décrypter l’Être dans sa plus profonde intimité. Bien entendu, cette intelligence devra être développée sur soi-même pour permettre la lucidité au regard de l’extérieur.

Être humble et le rester dans un quotidien chargé et nourri d’outils concurrentiels et de vibrations contraires peut paraître prétentieux, alors que si nous restons dans notre axe et donnons vie à nos principes fondamentaux, une forme de discipline « hygiène de vie et de pensée » éloigne l’orgueil et la vantardise.

Attention, rester humble ne signifie toutefois pas de s’empêcher de vivre et d’être qui l’on est vraiment, il ne s’agit pas de jouer un rôle de composition du Moi humble… En aucun cas cette recherche intérieure ne doit donner lieu à une crise existentielle du « qui je suis vraiment » au « qu’est-ce que je dois être » et « comment je vais devenir humble ? ». Simplement, une démarche vers l’humilité nous conduit à la mesure de « ce que je suis », avec la hauteur nécessaire qui permet de se jauger avec un regard neutre, de comprendre le « qui je suis » et d’essayer de l’améliorer en toute honnêteté intellectuelle et spirituelle.

Pour conclure, je dirais que l’humilité génère en nous la faculté de canaliser nos impulsions égotiques et de libérer l’Être de tout artefact oiseux.