Le silence,

Beaucoup le trouve insupportable, son inconfort dérange tellement en société qu’il faut absolument le combler par n’importe quel verbiage inintéressant.

Le siècle dernier a prôné la verbalisation comme traitement à tous les maux.

Les thérapies analytiques, la psychanalyse en tête de file, mettent en-avant la verbalisation comme un accès à la guérison. Le déballage des malheurs comme panacée à la souffrance.

Mais que fait on de l’interprétation des mots qui est propre à chacun? Même les fondateurs des thérapies analytiques ne sont pas d’accord entre-eux sur la définition de leurs mots-clés. Mon égo n’est pas le votre dans sa différence entre signifiant et signifié.

A notre époque ou seul le faire est plébiscité il est inconcevable de soigner sans pléthores de bruit et de mots.

Redonnons au silence ses lettres de noblesse et la puissance de sa présence en le considérant comme une thérapie.

Il est un accès à l’intériorisation, la condition nécessaire pour communiquer avec notre intérieur sans le brouhaha du mental.

Il est un chemin vers le champ de tous les possibles.

Pratiquer le silence consiste à passer du temps à ne faire qu’être.

Vivre le silence consiste a s’échapper de l’activité du discours. Parce-que le malheur est un cri muet seul le silence rempli d’attention peut-être réconfortant.

Cette attention intense, pure et sans mobile, gratuite et généreuse.

Cette attention portée par le silence est de l’Amour pur. Celui qui est capable non seulement d’écouter mais aussi d’aimer est capable d’entendre le silence comme l’harmonie entre tous les êtres.

Les pythagoriciens vont encore plus loin en voyant cette harmonie dans le silence sans fond qui entoure éternellement les étoiles.

Avec Alfred de Vigny on peut conclure que “seul le silence est grand tout le reste est faiblesse”.