« Prends soin de ton corps si tu veux que ton âme ait envie d’y rester », « Avoir un esprit sain dans un corps sain » ou encore « Le corps est ce que l’être humain a de plus beau et l’âme ce qu’il a de plus précieux » sont autant de maximes qui révèlent l’importance du corps.

J’aborderai le corps sous ses trois aspects : le corps véhicule de l’Âme, le corps système d’alarme et, enfin, le corps temple intérieur.

Le corps véhicule de l’Âme permet l’expression de notre Âme dans la matière ; en effet, c’est bien grâce au corps qu’elle peut se réaliser, avancer et évoluer pendant l’incarnation en concrétisant matériellement nos actions. Grâce à ce corps, elle va pouvoir se déplacer dans l’espace Terre et créer dans la matière, par nos paroles, nos pensées et bien sûr nos actes. L’Âme, ainsi, gravit les échelons vers la Lumière ou bien laisse la part d’ombre prendre le dessus, mais en tout état de cause vient alimenter la Conscience universelle et créer notre karma. Le corps est donc le véhicule terrestre de l’Âme. C’est la raison pour laquelle il est si important d’en prendre soin, à commencer par l’alimenter correctement : vous viendrait-il à l’idée de mettre la mauvaise essence dans votre voiture ? Si vous mettez un carburant inadapté dans votre auto, l’avantage c’est que, d’entrée de jeux, elle ne fonctionnera pas ; alors que si vous donnez la mauvaise essence, c’est-à-dire la mauvaise alimentation à votre corps, la détérioration de celui-ci sera progressive et donnera des signaux de faiblesse… De fait, si vous ne prenez pas soin de votre corps, votre Âme n’aura qu’une seule envie c’est de le quitter !

Bien entendu, par alimentation nous comprenons à la fois les nourritures terrestres, spirituelles et intellectuelles…

Ainsi apparaît la notion de corps système d’alarme : le corps donne des signaux, comme évoqué précédemment, lorsqu’il est mal alimenté. Quand on ne l’entretient pas, il continue à fonctionner car il est bien plus sophistiqué que la plus pointue des technologies, en revanche il va tenter de nous faire passer des messages pour nous faire comprendre nos dysfonctionnements. C’est alors que les maladies, les douleurs et les maux se révèlent. Il est donc essentiel d’avoir la conscience que chaque douleur, chaque inconfort, chaque maladie, révèle un malaise, une incohérence, une dualité entre le corps, l’Âme et l’esprit. Bien souvent, identifier la source de l’inconfort va le régler et peut ainsi provoquer des guérisons dites « miraculeuses » alors qu’elles ne sont que prises de conscience et actions subséquentes. En effet, lorsque nous sommes suffisamment attentifs aux réactions de nos soupapes de sécurité, des manifestations citées plus haut, mais aussi de nos peurs, de nos colères, nos rancœurs, nos culpabilités et autres envies, et que nous agissons pour les apaiser voire les éradiquer, le corps s’assainit et il devient de plus en plus pur, se rapprochant ainsi de ce temple tant vénéré.

Ne parle-t-on pas du « culte » du corps ? Celui-ci serait le temple de toutes les sensations, du plaisir à la douleur, de l’intériorité à l’extravagance ; le corps outil de perception des sens, le plaisir de sentir une rose, de toucher une peau, de regarder un sourire, d’entendre une mélodie, bien sûr, mais avant tout il est le temple terrestre matérialisé de notre Âme, le plus précieux de nos joyaux… Ce cocon, œuvre divine qui héberge tel un sanctuaire vivant notre essentiel, qui va pouvoir se révéler un peu plus, grâce à lui, chaque jour qui lui est donné sur cette Terre. C’est bien pour ça que nous devrions le vénérer au quotidien, en prendre soin, le choyer, le bichonner et l’écouter afin qu’il évolue en parfaite adéquation avec notre esprit et cette Âme qu’il héberge.

Alors, me direz-vous peut-être, comment en prendre soin ? Il y a plusieurs façons d’alimenter le corps : la première, comme nous l’avons évoqué, est l’alimentation qui se doit d’être saine, raisonnable et raisonnée gage d’un corps sain. Cependant, l’alimentation n’a pas l’exclusivité d’un fonctionnement optimal, la forme de pensée est aussi un mode de nourriture du corps et la façon dont nous pensons va se traduire dans notre système, dans notre métabolisme et générer le confort ou l’inconfort. Ainsi la conscience de nos agissements est essentielle. Pour exemple, la façon dont nous pratiquons le sport peut permettre le renforcement et le développement, mais à l’extrême il peut amener à la rupture. De la même façon, la méditation et le travail sur soi en conscience sont d’un bénéfice incommensurable, mais, déviés par l’ego ils peuvent contraindre ou abîmer ; ou encore, le repos peut être salvateur  toutefois, poussé à l’extrême, il va amener le corps à la latence et inévitablement à une dégradation. Vous l’aurez compris, l’écoute, le respect et la conscience sont autant de facteurs qui vont se traduire dans la matière de ce corps si important à notre évolution.

Alors il serait peut-être légitime de se poser la question : qu’en est-il de ceux qui arrivent dans un corps qui n’est pas banal, dans un corps en mauvaise santé, dans un corps handicapé dès la naissance ? Eh bien la notion de karma prend toute sa dimension à ce moment-là et l’Âme a peut-être besoin de dépasser ces handicaps, ces maladies dans le cadre de son évolution. En conscience, nous donnons toute son importance à la forme de pensée qui, lorsqu’elle est véhiculée par la Lumière, irradie de ces corps, même s’ils sont atypiques. D’ailleurs, vous avez peut-être pu le constater, les personnes qui sont dans ces cas de figure donnent très souvent de belles leçons de vie par leur luminosité, leur courage, leur faculté d’adaptation et toute la bienveillance qu’elles peuvent émettre vis-à-vis de ce corps et vis-à-vis du monde extérieur. Une leçon de foi et de compassion, une leçon de vie qu’on peut voir dans leur regard. Grâce à cette pathologie, à ce handicap, elles peuvent déployer une mentalité, un état d’esprit et une force incommensurable et probablement inaccessible à celui dont les bases du corps sont dites « saines »…

Inévitablement, un beau jour, le corps est usé, fatigué, c’est l’heure du « grand voyage » de l’Âme, c’est l’heure du changement d’état de ce corps qui redeviendra poussière quoi qu’il en soit, c’est l’heure de la gratitude pour ce véhicule qui nous a permis cette incarnation. Comme une fête d’adieu, la mort vient enfin soulager ce corps d’avoir tant donné pour notre évolution et le libérer de toutes les tensions. C’est ainsi le moment pour le temple de s’effacer humblement, mais satisfait de la mission accomplie et de laisser le Joyau s’exprimer dans l’Universalité….

Délio