La résilience vue par les neurosciences.

Selon l’UNISDR (bureau de Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe) la résilience est la capacité d’un système, une communauté ou une société exposé aux risques, de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base.

Comment parler de résilience sans nommer Boris CYRULNIK qui a permis au grand public de découvrir cette notion.

Selon lui il existe 3 types de résilience :

  • Socio-culturelle

  • Psycho affective

  • Neuronale

C’est de cette dernière que nous allons parler.

Les techniques d’imageries médicales actuelles nous permettent de visualiser des phénomènes d’atrophie cérébrale chez les enfants placés en situation d’isolement et privés d’affection. Ainsi des orphelins de certaines institutions en Roumanie présentaient des atrophies neuronales frontales et limbiques sévères les rendant pseudo autistes. Ces atrophies découlant de carences affectives.

Un individu privé de sécurité interprète toute information comme une alerte, il a peur de tout. Cette insécurité provoque une hyper sécrétion chronique de cortisol plasmatique entraînant un œdème des cellules rhinencéphalique. Les parties gonflent, les canaux ionophores se dilatent, le gradiant sodium/potassium se dégrade, le calcium entre dans la cellule et la fait éclater. Cette constatation est le point de départ de nombreuses recherches sur la résilience Neuronale. Celle-ci prouve que l’absence de stimulation provoque un déficit neuronal.

Inversement ces mêmes individus placés dans un environnement bienveillant, attentif et prévenant voient leur cerveau se modifier et leur cortex se « regonfler ».

Ces atrophies liées à l’isolement sensorielle comme leur résilience ultérieure sont des preuves de la plasticité Neuronale et corticale.

Ainsi un sujet hyper traumatisé qui trouve un soutien peut voir ses neurones augmenter en nombre et en inter connexion. A la base du cerveau, sur la partie inférieure du système limbique, en arrière et en dessous de l’amygdale a été découverte une zone de neurogenèse qui continue à fabriquer des neurones tout au long de la vie.

Cette découverte a renforcée le concept de résilience Neuronale.

Toutefois, un neurone isolé ne sert à rien. L’intelligence, la sensibilité, l’empathie, toutes les fonctions psychiques dépendent du degré d’interconnexion et de vivacité des neurones. L’attention que l’on porte aux personnes qui nous entourent, le fait d’entrer en relation avec elles, de leur parler ou de les faire rire permet au dendrites des neurones d’être stimulé et de partir à la recherche d’autres connexions.

Voilà ce qui se passe quand le processus de résilience se produit dans le cerveau d’un individu traumatisé placé dans un milieu accueillant. Sur le plan neurologique, la résilience est donc un neo développement basé sur les interactions humaines.

Dans ces conditions comment ne pas se questionner sur l’avenir d’une humanité ou les rituels d’interactions sont mis de côté au profit d’une vie virtuelle qui nous plonge quotidiennement des heures dans les filets de la toile.

Le cyber humain est ainsi privé des milliers de micros signaux infraverbaux que lui envoient ses congénères provoquant une inhibition de ses neurones miroirs et fuseaux induisant la suppression de toute compassion.