La religion est le plus souvent définie comme un ensemble de croyances qui permet de rassembler autour d’une divinité. Comme beaucoup de concepts, le sens étymologique du mot religion est déjà, à la base, contesté : certains le rattachent à la notion de rassembler de nouveau et d’autres à celle de lier, d’attacher. Si on pose un regard extérieur sur les religions aujourd’hui, on peut globalement dire que, en effet, elles pourraient rassembler autour de concepts d’un dieu, d’une divinité, mais aussi d’attacher à des principes culturels, cultuels ou sociaux. Cependant, bien loin d’avoir la seule vocation de rassembler, les religions induisent aujourd’hui – et depuis des millénaires maintenant – une notion qui divise, une notion de conflit. Les guerres de Religion n’en finissent plus et non pas l’air de vouloir s’essouffler au fil des siècles. Au nom du Divin, comment peut-on, de quelque tendance que nous soyons, prôner une exclusivité et vouloir contraindre l’autre à nous suivre dans cette exclusivité jusqu’à le torturer, l’éliminer ou l’empêcher de suivre sa propre vision, son propre chemin, celui qu’il a choisi librement ? Comment peut-on sérieusement associer la religion et ce qu’elle entraîne de violences, de frustrations et de castration de l’Être au Divin ? Toutes les religions invoquent le Divin par l’Amour inconditionnel, cette puissance supérieure pilotée par l’Amour. Et, paradoxalement, une majorité d’entre elles prône l’exclusivité de leur Dieu et tue ou a tué ceux qui ne respectent pas cette exclusivité. Où est alors l’espace divin ? N’est-ce pas une vision restreinte ? N’est-ce pas une vision limitée et limitante ? Mais où est donc l’Amour inconditionnel dans la guerre ?

Bien souvent, la religion est associée à un besoin d’appartenance à un groupe et cela peut être très enrichissant dans la mesure où cela ne nous empêche pas de penser par nous-mêmes et ne nous impose pas des limites et des pratiques qui ne nous conviennent pas et ne nous éloignent pas de notre liberté de penser et de vivre lorsque nous la pratiquons.

Il est essentiel d’aborder la religion sur le plan de la foi, car toutes les religions ont une source divine. Pour l’extrême majorité d’entre elles, l’humain a pris le dessus, a hiérarchisé, imposé des règles qui ne sont pas respectables et qui visent à l’atteinte de la liberté, à la manipulation et au dogme.

Il n’est pas question de noircir le tableau de la religion, elle est ce que les hommes en font. J’ai rencontré des personnes de différentes religions qui avaient une foi et une ouverture qui en dit long sur la capacité de l’Être à aimer. Leur religion était un moteur, mais eux en étaient l’essence… Ces personnes m’ont apporté des connaissances, une ouverture et des valeurs sans prix. Je qualifierai ces personnes d’« instigateurs » de ce que l’on s’attache aujourd’hui à appeler le « nouveau monde » : une nouvelle façon de penser, une nouvelle façon de voir les choses, d’agir pour « sauver » la planète et l’humanité. Nous ne pouvons pas entrer dans un nouveau monde avec des idées et des pratiques anciennes et galvaudées au fil des siècles et des millénaires. C’est la raison pour laquelle il est important de garder cette connexion intérieure, cette connexion à la source, à Dieu, à notre guide intérieur, à notre maître spirituel ou bien encore à l’Univers. Peu importe le vocabulaire que nous utiliserons pour la qualifier, la connexion à cette source nous permet de rétablir une réalité propre et non de suivre celle d’autres personnes qui bien souvent ne la suivent pas eux-mêmes et qui veulent nous imposer des règles qu’ils ne respectent pas. Si nous voulons incrémenter ce « nouveau monde » et purifier la Conscience universelle, il va nous falloir nous dégager de toute exclusivité et ouvrir notre cœur et notre esprit à l’ensemble des religions et à l’ensemble des croyances à partir du moment où elles sont respectueuses de l’Être et qu’elles ne bafouent pas ses libertés.