La notion de résilience me ramène à des études de mécanique et plus précisément la résistance des matériaux ; il y avait deux notions qui sont encore relativement précises aujourd’hui à mon esprit : l’élasticité et la résilience des matériaux. L’élasticité, qualité d’un matériau, lorsqu’il est assujetti à une contrainte, de revenir à sa position initiale, sans conséquence. Lorsqu’il restait déformé sa résistance élastique était dépassée et lorsqu’on arrivait à la rupture sa résilience était atteinte.
La résilience est donc la résistance à la rupture, le point de rupture était calculé exposant d’une charge de plus en plus importante, une éprouvette du matériau testé et lorsque l’éprouvette cassait, sa résistance à la rupture était définie et quantifiée.
Notre système est aussi un matériau, de cette matière humaine, notre corps ; ainsi, si l’on transfère cette notion à l’échelon humain il n’y a pas grand-chose à changer pour exprimer la résilience de l’Être.
La résilience est notre résistance à la rupture, elle est atteinte lorsque nous dépassons nos limites, lorsque nous nous sommes imposés une charge trop importante pour que notre système puisse la gérer et reviennent à son état initial sans séquelle sans conséquence. Il conviendra aujourd’hui d’être bien conscient que cette notion de résilience est ce que nous nous imposons à nous-mêmes car nous sommes créateurs de notre vie ; l’environnement extérieur nous donne des éléments à traiter ou pas, à appréhender d’une façon ou d’une autre et selon la façon dont nous les appréhendons, dont nous les gérons et bien nous allons résister plus ou moins, un certain temps jusqu’à arriver à cette rupture que l’on pourrait nommer aujourd’hui plus communément et vulgairement le burn-out.
Bien souvent j’entends : moi je ne sens pas la douleur, je suis très résiliant, j’encaisse ! Mais jusqu’à quand et jusqu’où ? Jusqu’à quand allez-vous vous imposer d’encaisser ? Jusqu’à la rupture ? C’est ça la résilience.
Je m’impose une tâche, une épreuve, un enfermenent car je crois être capable de pouvoir tout surmonter. Je peux tout encaisser : question d’ego, de résistance ou de lâcheté ? Probablement un peu des trois :
La fuite car je préfère absorber plutôt que résoudre et communiquer, les vérités ne sont parfois pas facile à dire ou à entendre et cette forme de lâcheté à ne pas affronter nous amène à ruminer, à la dualité et à l’affrontement intérieur.
La surestime de soi, cet égo qui me fait croire que je suis capable d’absorber toute cette charge que je m’impose que je me crée, parfois par l’intermédiaire des autres mais bien souvent tout seul. Cette prétention d’être capable de résister à tout … Soyons clairs, même lorsque l’environnement est hostile, c’est nous qui synthétisons et qui décidons de l’intégration de l’information dans notre système et qui l’amenons à l’explosion, à l’implosion et la rupture, là est la notion de résilience.
Enfin la résilience nous amène à réfléchir sur la façon d’aborder les choses : est-ce que je vais être dans le dur et les absorber quoi qu’il en soit à mon détriment ou est-ce que je vais être dans cette acceptation et ce détachement qui vont m’amener à me libérer de toutes ces charges et à me renforcer ? Autrement dit, faut-il être résiliant ou sage et lumineux face à toutes sortes d’agressions, de crises, d’épreuves à surmonter ?
La vraie question est jusqu’où je peux aller et comment je peux y aller sans me contraindre à lutter contre cette vague, contre ce tsunami parfois et tout ce qui peut nous être envoyé ? Avoir la conscience que ces état de faits, sur un plan ou sur un autre je les ai créé et donc avoir la pertinence, la clairvoyance et la justesse de celui qui va surfer sur la vague, jouir de la vague et non nager à contre-courant.
Imaginez-vous nageant à contre-courant, lutter, lutter encore et encore tout en sachant que tôt ou tard vous lâcherez, votre degré de résilience sera atteint lorsque vous baisserez les bras et que la vague vous emportera inévitablement. Alors surfez, dés à présent et vous arriverez à dépasser toutes les vagues!
Laisser un commentaire